Alors, cette histoire d’enfant multilingue. Qu’est-ce que ça donne en vrai ? Spoiler : Un joyeux bazar !
Notre bébé est multilingue à 22 mois, et concrètement, ça donne quoi ?
Note : Ce n’est évidemment pas un concours que d’avoir un jeune enfant bilingue, trilingue ou même plus encore. Mais notre vie fait que c’est notre réalité, notre quotidien et que ça nous rend plutôt fiers de la voir s’adapter aussi bien.
Notre contexte de vie
Ce n’est pas bien compliqué, nous vivons dans un environnement trilingue : français, anglais et vietnamien !
Le français : C’est ma langue maternelle et celle de mon mari également. C’est donc la langue qui est le plus parlée à la maison. C’est une des langues officielles du Canada donc on l’utilise parfois à l’extérieur pour certains rendez-vous médicaux par exemple. C’est également la langue que la plupart de nos amis ici parlent.
L’anglais : C’est l’autre langue officielle du Canada, la langue que nous utilisons le plus hors de la maison car nous l’utilisons au travail et dans les commerces, avec certains amis et c’est également la langue parlée à la crèche de Chloé.
Le vietnamien : C’est l’autre langue maternelle de mon mari et celle qu’il parle exclusivement avec son père et sa belle-mère. Je comprends et peux dire quelques mots dans cette langue mais ne la parle pas. François parle avec Chloé en vietnamien dès que possible.
Vous voyez donc : trois (3) langues nous entourent au quotidien ! Ces explications sont bien sur un petit peu simplifiées car je ne peux pas tout détailler sans faire un article de 8 kilomètres 😉
A noter également que sans le parler au quotidien, le polonais gravite aussi dans nos vies. C’est une langue dont j’utilise quelques mots régulièrement car issus de mon enfance (origine polonaise par la branche maternelle) et que, par habitude, j’ai transmis presque malgré moi à Chloé.
Comment Chloé s’en sort-elle au quotidien ?
A mon humble opinion de maman poule toute fière : très bien !
Niveau comprehension :
Elle comprend les trois langues à un niveau normal pour une enfant de son age. Nous n’avons détecté aucun retard de compréhension. La crèche ne nous a fait part d’aucun problème de compréhension, bien au contraire, Chloé s’en sort très bien là-bas en anglais. Et à la maison, qu’on lui demande les choses en français ou en vietnamien, c’est pareil pour elle, elle comprend tout autant ce qu’on lui dit.
Niveau utilisation :
C’est un joyeux bazar ! Elle mélange les langues et les mots. Certains mots, elle ne les dit que dans une langue, d’autres dans une autre. Elle a modifie certains mots version bébé dans une langue mais pas dans l’autre. Bref, vous voyez l’idée. Elle sait se faire comprendre et concrètement c’est le plus important a mes yeux. Et personnellement, ses phrases et ses mélanges, je les trouve hilarants. En pratique, pour vous donner un exemple, elle a récemment fait sa première « phrase » (ou presque phrase) et je trouve qu’elle résume bien la situation:
« Baba, maman, more chaco please »
Chloé, 21 mois, multilingue français-anglais-vietnamien.
Traduction en pur français : « Papa, maman, plus de chocolat s’il vous plait » Car Baba = Ba = Papa en vietnamien. More et Please = Plus et S’il vous plait en anglais. Chaco = Chocolat en version bébé. Pas mal hein ? 😀 Je trouve ce moment très représentatif de notre vie, on jongle entre les langues et elle aussi et c’est très bien comme ça ! 🙂
Et ça demande du travail d’avoir un enfant multilingue ?
Concrètement OUI ! On pourrait croire que c’est simple. Après tout, qui n’a jamais entendu la phrase « les enfants, ce sont des éponges, ils apprennent tout facilement à cet âge ».
Et c’est vrai, ils apprendront les différentes langues et deviendront multilingues très facilement… Pour le peu que vous fassiez votre part !
C’est très facile de se faire « avoir » et de tomber dans le piège de ne pas parler une langue car elle est minoritaire. Dans notre cas, l’anglais passe tout seul car du lundi au vendredi, c’est la langue que Chloé entend le plus par jour. Le français est la langue la plus parlée à la maison donc elle suit de près. Mais le vietnamien ? C’est clairement un effort pour François qui doit se « forcer » à utiliser la langue au quotidien avec Chloé même quand ce serait plus simple d’utiliser de le français, car c’est la langue qu’on maîtrise le plus.
Ça nécessite également du travail pour le parent qui ne parle pas la langue minoritaire (moi, le vietnamien) pour apprendre à lâcher prise et à accepter de ne pas comprendre ce qui se dit chez soi 24h/24 pour que l’autre parent puisse parler sa langue en toute tranquillité. C’est plus dur que ça n’en a l’air de lâcher-prise mais je commence à gérer 😉
L’autre difficulté sera matérielle. On ne veut pas que Chloé maîtrise les langues purement oralement comme c’est le cas pour François et le vietnamien qu’il parle très bien mais lit très mal et n’écrit pas du tout. On veut qu’elle soit réellement multilingue, qu’elle gère les 3 à l’oral comme à l’écrit. Et clairement, si trouver des livres en français est compliqué mais faisable car on vit dans un pays bilingue (mais en zone anglophone), trouver des livres pour enfant bilingues anglais-vietnamien ou franco-viet ici relève limite du parcours du combattant. On a réussi à en trouver 2 pour le moment sur Amazon, un bilingue français-vietnamien et l’autre anglais-vietnamien mais franchement le 2e n’est pas fou car clairement plus destiné à des petits anglophones à qui on veut faire découvrir la culture vietnamienne, qu’à des petits qui parlent anglais et vietnamien.
Une autre difficulté que nous vivons encore peu pour le moment mais qui commence à arriver, c’est de savoir « recadrer » l’enfant multilingue qui ne parlerait pas la bonne langue afin qu’il l’utilise au bon moment. Un enfant multilingue utilisera la langue qui lui vient le plus facilement, et malheureusement ce n’est pas nécessairement celle que vous voulez parler avec lui. Chez nous, ça commence déjà à arriver que Chloé nous réponde en anglais alors qu’on ne lui parle pas anglais. Juste car c’est la langue qu’elle entend le plus la journée. On pourrait céder à la facilité et ne pas relever mais je pense qu’il faut faire l’effort dans ces moments-là de reprendre l’enfant en lui redonnant le mot dans l’autre langue (le français ou le viet pour nous) pour lui faire comprendre qu’avec nous ce sont ces langues-là qu’elle doit utiliser. Ce n’est pas simple mais c’est primordial pour moi si on ne veut pas que plus tard elle comprenne la langue mais ne la parle pas.
D’autres parents de bébés multilingues ici ? N’hésitez pas à me faire part de votre expérience en commentaire 🙂
À bientôt ❤️
Marion
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